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Contraception

Il y a hormones et hormones

Hormonale, Post-Partum, Murphy’s

dimanche 30 juillet 2006, par bluegyn_spip

Le 29/07/06, JMB a écrit :

Il est recommandé de reporter l¹utilisation de la contraception hormonale au

moins 6 semaines après la naissance.

Je ne reconnais plus dans cette phrase l’expression de la rigueur scientifique qui te caractérise habituellement,


- 1 - La première chose est que "Hormonal" ça ne veut rien dire (tu ne précises ni quelle(s) hormone(s) , ni quelle(s) dose(s), ni quelle voie d’administration


- 2- La seconde est que peser un risque, c’est toujours placer AU MOINS UN POIDS dans chacun des 2 plateaux de la balance

  • En clair c’est "mettre en balance" AU MOINS DEUX facteurs de "Pondération de Risque"
  • Soit en termes techniques = 2 probabilités,

P1 = "celle de faire" et P2 "celle de ne pas faire"

  • Or ici tu ne nous présentes que P1, ce qui ne peut conclure.

C’est comme de dire "Quelle est la différence entre un canard ?"

La question n’est donc pas CERAZETTE est elle thrombogène ?,

- => mais CERAZETTE est elle plus thrombogène que les suites de couches chez une femme à risque

- => ET/OU mais CERAZETTE est elle plus thrombogène qu’une nouvelle grossesse en suites de couches

- => ET/OU CERAZETTE est elle plus thrombogène que Grossesse +Misoprostol, Mifepristone , ou KARMAN ?


- 3- En plus il nous manque le facteur fondamental de la décision,

- Qui est le "Facteur de Tolérance" (ou d’intolérance) pour le risque

- En clair jusqu’a quel chiffre autorises-tu l’oscillation du fléau de ta balance ? (sorte de précision (ou d’imprécision) de la mesure )

Rapport Objectif de Probabilités

- P1 > P2 => Décision

Rapport Subjectif de Risque

- P1 > P2 + CARE => Décision

 [1]

 [2]

=> Il est facilement de comprendre le rôle de ce facteur d’Aversion CARE, dans l’équation de Murphy

"The chance of the buttered side of the bread falling face down is directly proportional to the cost of the carpet."

- Qui explique clairement qu’un choix décisionnel dans la vraie vie, est rarement pris en fonction de probabilités objectives (Rapport de Vraisemblance), mais en fonction de données complètement subjectives (Ici le "Prix du Tapis" CARE = COST, le prix a payer pour la mauvaise décision) la balance est donc toujours pipée par la peur que l’on a de se tromper et l’équation de la décision se résume bien souvent à une ADDITION dont l’unité est le Million d’euros...

Les statistiques sont également faussées pour une seconde raison

- La femme qui sort de la maternité avec une ordonnance de Pharmatex, est pointée NON HORMONALE dans le dossier statistique

  • alors qu’elle jette bien souvent son ordonnance dès la sortie et consulte son Médecin Traitant pour une Pilule.

Personnellement donc :

- CERAZETTE ou MICROVAL à 15 jours si non allaitante, à 30 jours si allaitante à 100%, relais par pilule à 6 semaines, ou après sevrage complet

- Jamais d’estroprogestatifs, jamais de stérilet en 1ere intention. (mais tout dépend du facteur CARE)


Murphy’s Law
C’est toujours quand il pleut, qu’une voiture vient en face sur la file de gauche et une autre sur la file de droite, que surgit le mouton sur une autoroute Irlandaise !

[1Ou care = Coefficient d’Aversion pour un Risque Elevé, en anglais Care = facteur de Prudence)

[2Facteur placé pour mémoire à CARE(T21) = 0,004 pour la trisomie (soit 1 divisé par 250)

Messages

  • Le 30/07/06, JMB a écrit :

    La voie d’administration importe peu puisqu’aucune donnée ne permet à ce

    jour de considérer que les voies extra-digestives induisent moins de

    complications que la voie orale.

    Je pensais à MIRENA

    Et franchement, cette réserve des 6 semaines n’a aucune conséquence

    dommageable chez une femme qui allaite exclusivement.

    - Oui, comme tu le vois dans la référence citée, le cas de l’allaitement est à part, puisqu’il est contraceptif. J’ai mis personnellement la barre à 4 semaines, (facteur subjectif CARE) mais je ne sais pas combien de temps en semaines objectives démontrées, l’allaitement à 100% est "rigoureusement" contraceptif

    - Un autre biais, est que l’allaitement par le truchement de l’hypoestrogénie, de l’hyperprolactinémie et de la fatigue maternelle est aussi anaphrodisiant et dyspareuniant, ce qui limite artificiellement le risque de grossesse.